Avec ses 215 livres réparties sur une charpente de 6’05’’ Ryan Graves, défenseur des Remparts de Québec, ne passe pas inaperçu. Tous les ailiers qui tentent de se frayer un passage entre lui et la bande vous le diront, ils préféreraient de beaucoup avoir à négocier avec la resurfaceuse ! Vous ne serez pas surpris de savoir que son modèle est Chris Pronger. S’il a atteint aujourd’hui le statut de joueur respecté dans le junior majeur cet espoir des Rangers de New York (il a été leur choix de quatrième ronde en 2013), peut dire un gros merci à Gordie Dwyer, son instructeur avec le Rocket de l’Île-du-Prince-Édouard (devenu les Islanders de Charlottetown en 2013). « Je n’étais pas un très bon patineur et mon éthique de travail laissait à désirer. J’ai mis les bouchées doubles lors de ma première campagne dans les Maritimes. Gordie et le préparateur physique Kevin Elliott ne m’ont pas lâché et je n’ai pas eu le choix de progresser. J’ai continué de travailler très fort l’été suivant et mon labeur a finalement porté fruits », avoue le colosse des Remparts. C’est pourquoi sa fiche de - 22 lors de sa première année avec le Rocket est passée à un respectable + 7 la saison suivante.
D’attaquant à défenseur
Originaire de Yarmouth en Nouvelle-Écosse, Ryan a commencé à patiner avant l’âge de trois ans. « Avec mon meilleur ami, nous ne faisions que ça, jouer au hockey, sur la glace ou dans le sous-sol. Nos mini hockeys en ont compté des buts spectaculaires ! J’ai commencé comme attaquant, car j’étais plus grand que les autres, mais plus le niveau augmentait et moins je scorais ! J’ai alors réalisé que j’étais plus confortable en défensive et je me suis rendu compte également que je sautais plus souvent sur la glace comme arrière que comme joueur d’avant.» C’est donc à ce titre qu’il a été réclamé par le Rocket après avoir engrangé les trophées individuels dans les catégories bantam et midget. « J’étais content d’être sélectionné par eux et de rester dans mon coin de pays. J’étais familier avec l’Île-du-Prince-Édouard alors l’adaptation s’est faite rapidement. »
Ce fut une autre paire de manches lorsqu’il s’est retrouvé à Val-d’Or, un milieu complètement inconnu pour lui. « Par contre mes coéquipiers m’ont beaucoup aidé à m’intégrer et j’ai bien aimé mon passage là-bas. Ce fut une expérience enrichissante qui m’a aidé à grandir en tant qu’être humain. C’est un endroit où je voulais aller. Les Islanders avaient amorcé une cure de jeunesse et je devinais que la fin de saison serait difficile, j’ai donc levé ma clause de non-échange. Je n’avais qu’à regarder l’alignement pour me convaincre que les Foreurs avaient des chances d’aller loin. Nous avions une bonne équipe et après notre conquête de la Coupe du président nous avons participé au tournoi de la coupe Memorial, que demander de plus ?»
Sélectionné par les « Blueshirts »
Le printemps précédent Ryan avait entendu son nom être prononcé par les Rangers de New York lors du repêchage de la Ligue nationale. « Ce fut une sensation incroyable. Moi, me retrouver avec les Rangers… imaginez un peu, patiner sur la glace du Madison Square Garden. En fait, je ne l’ai vu qu’en photo, car le camp d’entraînement se tient ailleurs! » Surtout qu’une vilaine blessure à l’épaule l’a empêché de se justifier l’automne dernier. « Je me suis blessé lors de la période des Fêtes et j’ai été opéré à la fin de la saison. Même en santé je ne crois pas que j’aurais percé l’alignement comme Anthony Duclair l’a fait, mais lorsque j’ai signé mon contrat le printemps dernier, ça m’a procuré une poussée d’adrénaline et stimulé pour les séries. »
Coupe Memorial, prise deux
Malgré cette blessure qui tardait à guérir, les Remparts ont fait son acquisition l’été dernier, conscients qu’il ne pourrait pas endosser l’uniforme avant le mois de novembre. « Un joueur junior n’a pas souvent la chance de participer deux fois au tournoi de la Coupe Memorial et c’est ce que je vais vivre le printemps prochain. La ville est magnifique et l’organisation nous traite comme des professionnels. Je sais que les plus jeunes vont être nerveux lorsque le tournoi s’amorcera. Aussi ce sera à moi, et aux autres vétérans de l’équipe, de les calmer. Mais avant de s’y rendre, il reste beaucoup de travail à faire. La compétition est sérieuse et personne ne nous fera de cadeaux. La route qui mène à la consécration est longue et tortueuse. Personnellement je sais que j’ai de nombreuses facettes de mon jeu à améliorer pour atteindre la Ligue nationale. Je dois être encore plus solide et plus rapide. Tu es foutu si tu ne patines pas dans cette ligue! » Il faut croire qu’il est sur la bonne voie puisqu’il s’est permis un tour du chapeau contre l’Océanic le 18 décembre dans un gain de 7-3 des siens à Rimouski!
