Ce ne sont pas tous les jeunes de 19 ans qui peuvent se vanter d’avoir une légende du hockey prénommé Martin Brodeur pour père. Malgré tout ce que cela implique, Anthony Brodeur fait son chemin en ne misant que sur lui-même.La saison 2014-2015 du nouveau cerbère des Voltigeurs est loin d’être la plus paisible. Au début de la saison, Brodeur semblait bien positionné afin de s’affirmer comme l’homme de confiance des Olympiques de Gatineau. Malheureusement pour lui, la formation de l’Outaouais a connu un début de saison en dents de scie, notamment en raison d’une hécatombe de blessures. Afin de secouer ses troupes, Benoît Groulx a décidé d’acquérir le gardien format géant Brandon Whitney. À ce moment, il y avait donc un ménage à trois hommes masqués. Voyant cela, Brodeur savait que ses jours étaient comptés.
« C’est certain que ça été difficile. De mon côté, ma saison n’allait pas comme je l’avais planifiée. Mes performances et celles de l’équipe n’étaient pas très bonnes à ce moment. Ils ont donc choisi d’y aller avec un gardien plus expérimenté. Je n’y pouvais rien. »
C’est ainsi que le natif du New Jersey a vu son aventure prendre fin avec les Olympiques. Quelques temps après l’arrivée de Whitney, Brodeur a été soumis au ballotage par la direction. Groulx ne voulait pas voir le jeune homme au bout du banc, il a donc voulu lui donner l’occasion d’aller avec une équipe qui le voudrait vraiment. Le destin aura voulu que le fils de Martin se joigne aux Voltigeurs de Drummondville. Une équipe qui satisfait le principal intéressé. « C’est une bonne organisation et jusqu’à maintenant j’aime bien ça ici. On a un bon groupe de gars et jusqu’à maintenant, je trouve que ça va bien. »
Par contre, lors de son acquisition, la formation de Drummondville devait composer elle aussi avec trois gardiens. Après quelques semaines de patience, la situation s’est enfin réglée lorsque Louis-Philip Guindon a été échangé à l’Océanic en retour d’un choix de premier tour en 2017. Fini le ménage à trois, Brodeur peut désormais uniquement se concentrer à garder les buts.
Gardien des Voltigeurs, mais aussi espoir des DevilsRepêché par l’organisation des Devils en septième ronde du repêchage de 2013, Brodeur a eu l’occasion de revêtir le même uniforme que son paternel grâce au directeur général qui avait aussi sélectionné son père, Lou Lamoriello. Toutefois, le dirigeant de l’équipe n’est pas toujours clément. Il y a quelques temps, Stéphane Leroux de RDS avait rapporté que Lamoriello avait refusé d’habiller le duo père/fils lors de la même rencontre préparatoire. Même si l’occasion était rêvée pour écrire une page d’histoire, Brodeur n’en garde pas rancune. « Oui, c’est sûr que ça aurait été plaisant, mais ce n’est vraiment pas la fin du monde. Le hockey c’est un business, les dirigeants de l’équipe font ce qu’ils croient qui doit être fait et c’est comme ça. On n’y peut rien. »
Si cette occasion s’est envolée en fumée, le jeune homme maintenant âgé de 20 ans tentera de prouver sa valeur d’ici la fin de la saison afin d’avoir la chance de disputer un match préparatoire l’an prochain. Son but sera ultimement d’en venir à une entente contractuelle avec le New Jersey.
Un père nouvellement retraitéLe 29 janvier, une page s’est définitivement tournée dans l’univers du hockey. En effet, Martin Brodeur a annoncé officiellement qu’il accrochait ses jambières afin d’occuper un poste administratif dans l’organisation des Blues jusqu’à la fin de l’année. Ainsi, il tend le flambeau à Anthony ainsi qu’à ses deux jumeaux, soit William et Jérémy, lui qui est également gardien dans la OHL pour les Generals d’Oshawa. Bien que ce soit une situation particulière pour les amateurs de voir une légende se retirer, cela ne change pas grand-chose dans la vie de son garçon. « La seule chose que ça change, c’est que je vais avoir moins de match à regarder à la télévision! Il a pris sa décision et je suis content pour lui. »
Bien que Martin soit désormais retraité, il y aura toujours des amateurs qui désireront comparer sa carrière à celle de ses fils. Une situation qui n’inquiète pas outre mesure le plus vieux de la famille. « Moi je suis Anthony Brodeur, je ne pense pas ça. Vous savez, mon père c’est mon père, ce n’est pas différent d’ailleurs. Peut-être un peu différent, mais pour moi ça toujours été mon père. Ça ne change rien pour moi, je fais ce que j’ai à faire. »
Comme quoi, pour Anthony, c’est Anthony Brodeur avant tout.