Vlasic parmi les immortels des Remparts

L’été dernier, Marc-Édouard Vlasic participait au tournoi de golf annuel des Remparts de Québec. Entre deux trous, Claude Rousseau, alors en poste comme président de l’équipe l’a approché pour lui annoncer que son chandail #44 allait être retiré une fin de semaine où les Sharks de San Jose seront en action au Centre Bell.

Justement, Vlasic a délaissé ses coéquipiers le temps d’une pratique pour faire une visite éclair dans la ville de Québec pour la cérémonie. Originaire de Montréal, il a fait de la Vieille Capitale sa maison estivale puisqu’il a épousé sa copine rencontrée lors de son stage junior.

À trois heures de la soirée qui s’annonce bien spéciale, il a livré ses états d’âme aux journalistes présents : « Je suis content, ça va être une belle soirée. C’est spécial de revenir au Colisée. »

Vlasic est le quatrième à recevoir cet honneur, le premier défenseur. Les trois autres n’ont pas besoin de présentation : Guy Lafleur (#4), Simon Gagné (#12) et Alexander Radulov (#22).

Sur la glace, il est en parfait contrôle de ses émotions, mais il n’a aucune idée s’il va laisser aller une larme. « Tu peux gager si tu veux. C’est sûr je vais avoir des frissons, on verra », relate celui qui sera accompagné de près de 120 personnes pour l’événement.

Il a également préparé un discours, mais espère ne pas le lire à la foule avec une feuille! « Il faut que ça vienne du cœur. Je vais aussi aller parler aux joueurs, je vais faire le speech de Philippe Boucher », dit-il.

« Je lisais Raphaël Maheux [hier, dans les journaux] et il me disait qu’il me regardait quand il était jeune, j’ai juste 27 ans, dit-il en riant. Ça passe trop vite ici, ça fait déjà neuf ans.

« J’ai déjà fait plus de la moitié de ma carrière dans la LNH... Quand je suis rentré, des vétérans comme Scott Hannan et Jeremy Roenick m’ont dit de m’amuser, parce que ça passe très vite. Ils ont raison. »

La recette de ses succès

Il n’y a pas de doute que Patrick Roy a eu son mot à dire à sa présence dans la LNH à l’âge de 19 ans : « En tant que gardien, il sait comment les défenseurs jouent. Il m’a beaucoup aidé. Il m’a appris tous les petits détails qui font la différence dans la LNH. »

Il est un bourreau de travail depuis sa tendre enfance. Il avoue qu’il a rejoint la grande grâce à ses efforts dans le gymnase et sur la patinoire. Il donne d’ailleurs un conseil à tous les joueurs de la LHJMQ : « Il faut avoir un rêve. Dans le junior, tu vas à l’école aussi. Si tu n’atteins pas la LNH, il y a d’autres options pour toi. À la maison, je faisais mes études et après, c’était le hockey. Il faut toujours que tu travailles plus fort que le gars à côté de toi. Si tu le fais, tu vas avoir plus de chances que lui. »

Au cours d’une vidéo présentée sur le coup de 19h, Patrick Roy, Guy Boucher, Mike Babcock et Martin Laperrière, quatre anciens entraîneurs de Vlasic ont raconté des souvenirs de l’homme. « On atteint pas la LNH sans les gens qui nous poussent. Je remercie les Remparts », a-t-il dit en toute humilité en nommant plusieurs personnes qui ont marqué son parcours.

Vlasic a également remercié sa conjointe, Gilles Côté, dépisteur des Sharks qui a convaincu ses patrons de repêcher Vlasic. Il a poursuivi en parlant des partisans : « Sans vous, mon passage aurait été normal. Avec vous, il a été extraordinaire. »

Souvenirs de la Coupe Memorial

Sans grande surprise, son plus beau souvenir est la conquête de la Coupe Memorial en 2005-2006 sous les ordres de Roy. Il avoue toutefois que c’est un long cheminement avant de boire dans la coupe. « Rendu en séries, ce sont les équipes avec une bonne chimie où les joueurs décident de faire les petites choses qui ont du succès. »

Le gagnant de la médaille d’Or aux Jeux Olympiques de Sotchi en 2014 est le seul joueur de cette édition à évoluer dans le circuit Bettman. Radulov y a brièvement séjourné avant de retourner en Russie. « Je garde contact avec les gars, je m’entraîne avec Cédrick Desjardins, je vois des gars comme Kevin Desfossés, Maxime Lacroix et Guillaume Veilleux. »

Les gens retiennent que cette bande de joueurs a triomphé, mais il y avait une bonne bande de joyeux lurons qui n’étaient pas tous des sages. « On parle de Radulov là?, rigole Vlasic qui a bien fait rire les membres de la presse. Notre équipe n’était pas l’affaire de Radulov, Brent Aubin ou Angelo Esposito, il y a des gars dont on parle moins, mais qui ont joué les héros, comme Pierre Bergeron et Mathieu Melanson. »