Durant son parcours de hockeyeur, Bruce Richardson(Head-Coach) a toujours été reconnu pour être un «gars de séries». Appréciant particulièrement cette période de l'année, il a toujours trouvé une façon d'élever son jeu d'un cran.
Il a fait de sa fougue et de sa détermination durant le tournoi printanier sa marque de commerce. Loin d'être l'attaquant le plus talentueux, il s'est néanmoins forgé une solide réputation chez les professionnels. «Grâce aux séries, ça m'a permis d'avoir du travail à titre de joueur durant ma carrière», souligne-t-il.
Fervent des séries éliminatoires, il dit être habité par le même sentiment depuis qu'il est entraîneur. Il attendait depuis longtemps ce moment. Il s'attend donc à la même fébrilité de la part de ses protégés contre l'Océanic de Rimouski.
«Si tu n'es pas prêt pour les séries, alors que tu as travaillé toute la saison pour ça, tu es mieux de changer de carrière, lance-t-il. Vous n'avez pas idée comment je suis excité. Je le suis autant que quand je jouais. Je le suis autant que l'an dernier (alors qu'il a tout raflé au niveau midget AAA avec les Grenadiers de Châteauguay).»
Il estime que les présentes séries serviront de test ultime. Il verra ses protégés évoluer en séries pour la première fois, lui qui en est à sa saison recrue dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec comme entraîneur. Comme c'est toujours le cas, certains parviendront à élever leur jeu d'un cran. D'autres, cependant, décevront sans doute. Richardson voit en ce tournoi printanier une façon d'évaluer ses effectifs, notamment.
«Si tu n'es pas prêt pour les séries, on pourra trouver d'autres gars cet été qui le seront davantage l'an prochain», affirme-t-il.
Au-delà de l'évaluation, il insiste sur le fait que, même si sa troupe est coiffée du chapeau de négligé face à l'Océanic, les Tigres ont des chances d'accéder au tour suivant.
«Toutes les équipes diront qu'elles croient en leurs chances. Tout le monde travaille pour gagner. Le contraire ne ferait aucun sens. On a tout mis en place cette semaine pour être prêt. On ne veut évidemment pas mal paraître», a-t-il enchaîné.
L'entraîneur-chef ne s'inquiète pas outre mesure de la mauvaise séquence des siens, qui n'ont pas savouré la victoire à leurs sept derniers matchs. Il est convaincu que les joueurs sauront renverser la vapeur, et ce, même s'ils ont offert du jeu décousu par moment au cours des dernières semaines. La brigade défensive, les gardiens inclus, a éprouvé de sérieux ennuis au cours de cette période. Les attaquants, quant à eux, ont souvent dérogé du système de jeu.
«Ça ne m'inquiète pas. Tout au long de l'année, les gars se sont présentés quand ça comptait. Ils ont gagné de gros matchs. Nos derniers matchs ne reflètent pas cette situation. Quand nous nous sommes qualifiés pour les séries, il n'y avait plus d'enjeu. La pression était tombée. Inconsciemment, les joueurs ont levé le pied. Pour avoir déjà joué, je sais exactement ce que les gars ont ressenti. Le sentiment d'urgence, du jour au lendemain, a disparu. On aurait évidemment aimé gagner nos dernières rencontres, mais je ne suis pas inquiet pour autant. Les gars sont capables de jouer du bon hockey. Tout le monde y croit», a-t-il expliqué.
Les Tigres ont travaillé d'arrache-pied cette semaine à l'entraînement en prévision du début de la série huitième de finale contre l'Océanic, assure Richardson. Ils ont agrémenté cette semaine avec des soupers d'équipe et des rencontres individuelles. «On a eu une belle semaine d'entraînement. Les gars étaient focus. Pour le reste, je n'ai pas voulu changer trop la routine. J'ai déjà été dirigé par des entraîneurs qui changeaient tout en raison des séries. Je ne crois pas que ce soit la meilleure chose à faire», a-t-il raconté.
Quant aux distractions auxquelles les joueurs peuvent être soumis en séries, Richardson souhaite évidemment les éviter. Il n'a cependant pas remué mer et monde. Il se fie à la bonne volonté de chacun.
«Les joueurs doivent se concentrer sur une seule chose : leurs performances sur la glace. Pour le reste, il suffit de ne pas se laisser distraire. Il ne faut pas commencer à trop lire les journaux ou se qui s'écrit sur les médias sociaux. Encore là, je ne peux pas empêcher les gars d'utiliser leur cellulaire. Ils sont matures et intelligents de toute façon», a-t-il conclu.
