Il est peut-être encore trop tôt pour affirmer qu’elle est arrivée à pleine maturité, mais Équipe Canada a toutes les allures d’une machine bien huilée prête à amorcer son parcours au Championnat du monde de hockey junior.
À ses premiers coups de patin sur la patinoire du Centre Bell, ÉCJ a facilement disposé de la Suisse par la marque de 6-0.
Devant les faits apportés par un échantillonnage un peu plus large, les inquiétudes que certains avaient soulevées après la défaite de 2-1 contre les Russes vendredi dernier semblent désormais sans fondement. En trois matchs préparatoires, le Canada a dominé 129-53 au chapitre des tirs au but, a marqué douze fois et n’a cédé qu’à quatre reprises.
Mardi soir, trois buts inscrits en 53 secondes en fin de deuxième période ont permis à la troupe de Benoît Groulx de prendre le plein contrôle de son dernier test. Max Domi, Anthony Duclair et Jake Virtanen ont trouvé le fond du filet dans un intervalle de 53 secondes.
« On a connu un lent début de match, a évalué Groulx. Les Suisses patinaient très bien et on n’est pas embarqué dans le match aussi rapidement qu’on l’aurait souhaité. Offensivement, c’était plus compliqué, on essayait de mettre un peu de dentelle. Mais on s’est replacé. On a commencé à patiner, à frapper davantage, et le but qu’on a marqué en avantage numérique (celui de Domi) a semblé nous donner un peu de vie. »
Domi (2-1) et Duclair (1-2), de loin les deux meilleurs attaquants canadiens depuis le début des matchs préparatoires, ont chacun amassé trois points.
« On a une belle amitié à l’extérieur de la patinoire et ça semble se transporter sur la glace. On fait bien en pratique et je ne sais pas comment l’expliquer, mais pour l’instant ça marche bien entre lui et moi », a commenté Duclair.
« Au début du camp, on voulait voir si ces gars-là pouvaient développer une chimie ensemble et c’est évident qu’ils
l’ont fait, a constaté Groulx en prenant soin d’inclure Sam Reinhart, le troisième membre du trio, dans son évaluation. Ils semblent avoir beaucoup de plaisir à jouer ensemble. Je crois que leurs atouts se complètent bien : les ailiers sont rapides et habiles tandis qu’au centre, Sam contrôle le jeu et distribue bien la rondelle. Ce sont trois gars de 19 ans, il s’agit de leur dernière chance et ils semblent prêts à la saisir. »
Brayden Point et Nick Ritchie ont complété le pointage. Le défenseur Josh Morrissey, qui avait marqué un but dans chacun des deux matchs précédents, a récolté trois passes.
Point, pour l’instant désigné comme le 13e attaquant de la formation canadienne, s’est retrouvé au cœur de plusieurs menaces en territoire offensif. C’est lui-même qui a été à l’origine de la spectaculaire incursion au terme de laquelle il a ouvert le pointage en première période. Il a plus tard servi une savante passe transversale à Nic Petan, qui a toutefois été incapable de convertir.
« Le trio de Petan, Fabbri et Point a généré beaucoup de momentum », a apprécié Groulx, faisant notamment référence à une présence infernale en avantage numérique, juste avant le premier but de Domi, au cours de laquelle Connor McDavid a également frappé le poteau.
Fucale le solitaireUtilisé pour la deuxième fois en trois matchs devant la cage canadienne, Zachary Fucale n’a fait face qu’à 14 lancers. On peut bien lui reprocher quelques sorties hasardeuses autour de son filet en première période, mais sa faible charge de travail n’aide en rien à y voir plus clair dans la lutte dans laquelle il est investi avec Eric Comrie pour le poste de gardien numéro un.
Groulx ne semblait pas intéressé à élaborer sur le sujet après la rencontre. « Notre idée n’est pas faite », s’est-il d’abord contenté de répondre.
« Ce soir, on va faire exactement ce qu’on fait depuis le début. On va se rencontrer, évaluer la situation et prendre une décision », a-t-il plus tard ajouté.
Fucale, qui disait ignorer s’il serait l’homme de confiance de son entraîneur pour le début du tournoi, ne semblait pas trop s’en faire avec le peu d’opportunités qui lui ont été offertes de faire ses preuves.
« C’est un bon point positif pour l’équipe. Ça veut dire qu’on était en zone adverse et qu’on faisait des bonnes choses, a observé l’espoir du Canadien. Peu importe le nombre de lancers, je veux vraiment être le plus solide possible pendant 60 minutes. Les gars ont besoin de moi quand ça arrive. Pour un gardien, c’est un peu différent, mais il faut être là quand ça compte. »
Le temps des préparatifs tire plus que jamais à sa fin. Le Canada s’entraînera en début d’après-midi mercredi, retournera sur la patinoire le lendemain et amorcera officiellement son tournoi vendredi, au Centre Bell, contre la Slovaquie. L’Allemagne sera son adversaire le lendemain.
« Je crois qu’on a soutiré tout ce qu’on pouvait des trois derniers matchs. On a travaillé fort, on s’est amélioré sur plusieurs aspects. On va profiter du souper de Noël demain et ensuite ça serait le temps de se mettre véritablement au travail », anticipait Domi.
« C’est un premier pas qu’on vient de conclure, récapitulait Groulx. On sort de ces matchs hors-concours avec beaucoup de confiance, on est serein. On sait que la commande sera lourde, mais je crois que nos joueurs vont être prêts. »
